16/04/2019
_Il venait de Céphée Il s'appelait Versins_
Il venait de Céphée Il s'appelait Versins : Martine THOME (d'après la préface) :2003 : L'Age d'Homme : ISBN-10 2-8251-1736-6 : 161 pages (+ cahier photographique de 8 pages) : prix inconnu pour un tp à la diffusion sans doute limitée.
Pierre Versins était l'un des hommes-orchestre de la SF francophone. Tour à tour écrivain, scénariste, collectionneur, auteur d'ouvrages de référence, critique, créateur du seul musée de la SF (La Maison d'Ailleurs), il a été au coeur du genre depuis ses débuts en France. Peu après son décès (le 19 avril 2001), l'association des amis de la maison d'ailleurs (AMDA) a décidé de rassembler ce fascicule souvenir, tache coordonnée par Martine Thomé (sa première épouse) et publiée par l'éditeur "habituel" de Versins.
Cet ouvrage se présente donc sous la forme d'un recueil d'essais de taille variable (au mieux une dizaine de pages) dans l'ordre alphabétique des contributeurs (pour ne pas froisser les susceptibilités !), de Forrest J. Ackerman (en anglais dans le texte) à Elisabeth Vonarburg. Une "bio-bliographie sommaire" termine l'ouvrage qui offre aussi un cahier photographique central en n&b. Il n'y a pas d'index. D'une façon logique, la plupart des témoignages et réminiscences tournent autour des deux œuvres maîtresses de Versins : sa massive Encyclopédie de l'utopie et de la science-fiction (évoquée ici) et la Maison d'Ailleurs (située à Yverdon en Suisse pour ceux qui ne la connaissent pas).
Comme souvent avec ce type d'ouvrage à vocation "eulogique", la participation de Versins à la vie de la SF française/francophone est un peu présentée comme un long fleuve tranquille. Ce déluge de bons sentiments et d'appréciations positives est parfois un peu répétitif et le plus intéressant est ce que l'on peut lire "en creux" dans certains articles (brouilles avec certains, péripéties autour de la gouvernance de la MDA, retrait du genre et exil, sort de sa collection). Il serait sans doute important pour l'étude du genre en VF qu'une bibliographie critique de Versins soit entreprise mais cette perspective semble peu probable, ce qui est dommage.
Note GHOR : 2 étoiles (parce que c'est un hommage)
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20/01/2019
_Les chefs-d'œuvre de la science fiction_
Les chefs-d'œuvre de la science fiction : Le Point Pop #25 : 2018 : ISBN-13 978-10-93232-95-5 : 106 pages (pas d'index, bibliographie sommaire) : Coûte 7.90€ pour un magazine grand format illustré en couleur et n&b.
Ce numéro "spécial" du Point fait partie de la famille des hors-série de magazines consacrés à la science fiction comme il en apparaît régulièrement (souvent dans la sphère littéraire ou éducative). On a ici le choix plutôt original de nous présenter la SF au travers de 12 textes. Dans l'ordre chronologique, les élus sont : 20.000 lieues sous les mers, La guerre des mondes, 1984, Le meilleur des mondes, les Fondation, Fahrenheit 451, Dune, La nuit des temps, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, La main gauche de la nuit, La stratégie Ender et le cycle Hypérion.
Au milieu de nombreuses pages de publicité, chaque texte est évoqué sur plusieurs pages par un auteur différent (qui n'est d'ailleurs pas du sérail) avec force illustrations (souvent d'adaptations cinématographiques). On y trouve aussi diverses annexes : avant-propos, introduction, interviews de Card et Gibson, tribunes de Bordage et Damasio, bibliographie famélique, pistes de lecture... L'ensemble se défend (sauf le choix de certaines "pépites") et se laisse lire (les illustrations originales de Guignard sont sympas et bien vues). On aurait peut-être aimé un minimum de relecture ou de rigueur qui aurait évité à Roland Lehoucq d'écrire que Clarke est un auteur américain ou à François-Guillaume Lorrain d'affirmer que Galaxy est un pulp (un contresens s'il en est) ou de lancer les lecteurs sur la piste des romans de FranCk Herbert. Malgré ces pinaillages habituels de ma part, le résultat est plutôt satisfaisant pour un ouvrage de ce type.
Note GHOR : 2 étoiles
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05/01/2019
_Pulp Voices_
Pulp Voices or Science Fiction Voices #6 : Jeffrey M. ELLIOT : 1983 (pour la première édition) : Borgo Press/Wildside Press (série "The Milford Series" #37) : ISBN-13 978-0-89370-257-1 (la fiche ISFDB du titre) : 64 pages (pas d'index ni de bibliographie) : coûtait originellement 3.95USD pour un tp non illustré de quelques photos en n&b qui existait aussi en hc (-157-2). Mon ouvrage est une édition sans doute assez récente visiblement produite en POD (en décembre 2018 ?).
Publié par le "consortium" Borgo(d'abord)/Wildside(ensuite) dans une collection comportant presque 80 de titres, cet ouvrage est donc le sixième (et dernier) de la série SF Voices (voir ici et là). Il s'agit d'un recueil d'interviews de 5 auteurs qui sont plus ou moins reliés aux pulps (bien que dans le cas de Gold, le rapport soit ténu) : Williamson, Gold, Coblentz, Moore et Gallun. Ces interviews sont des textes de longueur très variable (de 7 à 15 pages) dont certains sont précédemment parues dans divers supports fanzinesques dans la deuxième moitié des années 1970. C'est donc un ouvrage dont l'intérêt est essentiellement historique.
Une des forces majeures de cet ouvrage en particulier réside dans le recueil et la conservation de la parole de certains auteurs qui ont vraiment écrit pour des pulps (Coblentz, Gallun), une espèce déjà en voie de disparition à l'époque. L'interview de Williamson n'apporte pas grand chose de neuf contrairement à celle de Gold (qui éclaire un peu les débuts de Galaxy). Celle de Moore montre bien l'importance de ce type d'ouvrage. Par exemple, et contrairement à une légende tenace, Moore y indique clairement que le choix d'utiliser ses seules initiales n'a strictement aucun rapport avec le fait de dissimuler qu'elle était une femme (je la cite : "I used the initials C. L. simply because I didn't want to be known at the bank that I had an extra source of income"). Encore une belle histoire d'oppression masculiniste qui tombe à l'eau et qui montre que l'accès aux sources originales ou à la parole des gens concernés est un incontournable et fait tout l'intérêt de cette série.
Note GHOR : 2 étoiles.
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27/12/2018
_Harry Harrison ! Harry Harrison !_
Harry Harrison ! Harry Harrison ! : Harry HARRISON : 11-2014 : Tor : ISBN-13 978-0-7653-3308-7 (la fiche ISFDB du titre) : 351 pages (y compris bibliographie, pas d'index) : coûte 26.99 USD pour un hc avec jaquette illustré d'un cahier photographique central en n&b.
Harry Harrison est mort en 2012. Cet écrivain américain qui a vécu dans de nombreux pays est relatievement peu connu en France, sans doute à cause de l'absence de traduction de ses principales séries "récentes" (The Hammer & The Cross, Stars & Stripes, To the Stars, Eden...) et reste chez nous comme étant l'auteur de Bill, le héros galactique et des Deathworld (du moins les deux premiers). Comme Mack Reynolds (autre auteur peu connu par ici) il a été un certain temps le "chouchou" de Campbell puis s'en est éloigné pour poursuivre une carrière prolifique (parfois trop pourraient penser certains) mais n'ayant jamais atteint des sommets. On notera quand même qu'il existe une quantité non négligeable de matériau bibliographique (Biamonti, Tomlinson, Benson & Stephensen-Payne) ou critique (son pote Stover) sur cet auteur.
Cet ouvrage est donc son autobiographie, un travail qu'il n'a pas pu complètement terminer avant sa mort d'où sa structure un peu particulière. Le livre commence par une chronologie de la vie de Harrison, se poursuit par une longue partie autobiographique (250 pages) qui s'interrompt assez brutalement dans les années 80. En guise de complément, David Hartwell (l'editor du livre) nous propose ensuite plusieurs essais (sur une centaine de pages) de l'auteur sur des sujets importants pour lui (Campbell, l'Esperanto, la Russie, ses principales séries) qu'il n'a pas eu le temps d'intégrer à la partie autobiographique. L'ouvrage se termine par une bibliographie des premières éditions et ne comporte pas d'index (qui a dit hélas ?).
Comme souvent, le résultat se laisse lire d'agréable façon. Comme souvent aussi chez les auteurs américains, c'est parfois plus un travelogue qu'une réflexion sur le genre, son évolution, des oeuvres ou des pratiques professionnelles. Ici d'autant plus que la vie d'Harrison a été plutôt bohême. On arrive toutefois à récupérer quelques informations sur la participation d'Harry Harrison à la vie du genre, même si cela n'est guère facilité par l'absence d'index. Au final un ouvrage que la mort de son auteur et sujet a visiblement laissé inachevé mais qui se laisse tout de même lire sans malgré tout apporter beaucoup de neuf.
Note GHOR : 2 étoiles
17:25 | 17:25 | Biographies & autobiographies | Biographies & autobiographies | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, harrison, 2 étoiles | Tags : anglais, harrison, 2 étoiles
16/12/2018
_Time, a Falconer_
Time, a Falconer : A Study of Sarban : Mark VALENTINE : 2010 : Tartarus Press : ISBN-13 978-1-905784-26-4 (la fiche ISFDB du titre) : vii+138 pages (y compris bibliographie mais pas d'index) : coûtait 25GBP pour un hc avec jaquette illustré de quelques photos n&b, édition à tirage limité (400 exemplaires au total).
Publié par Tartarus Press, un éditeur britannique plutôt spécialisé dans le fantastique et les éditions "de luxe" à tirages limités, cet ouvrage est une biographie de "Sarban" (du perse "conducteur de caravane"), pseudonyme sous le quel se cachait John William Wall, un haut-fonctionnaire du Foreign Office britannique ayant tenu un certain nombre de postes au Moyen-Orient. Ecrivain dilettante et finalement peu prolifique (seulement deux recueils et un romans parus de son vivant plus un certain nombre de textes non publiés exhumés par Tartarus Press), Sarban est surtout connu pour son roman The Sound of his Horn/Le son du cor, un mélange de rêverie, d'uchronie et de Les chasses du Comte Zaroff.
Vu l'importance somme toute limitée de Sarban sur le genre, cet ouvrage est avant tout une oeuvre de passionné. Cela nous donne une biographie assez courte et agréable à lire qui se positionne surtout sur l'angle descriptif et évite de trop s'aventurer dans l'analyse toutes les zones d'ombres d'un auteur que l'on sent bien tenté par une sexualité "alternative". Du fait du peu de matériau publié, une bonne partie du livre est consacrée à des brouillons ou à des fragments, ce qui est un exercice toujours compliqué et pas complètement satisfaisant. Au final, Valentine nous convie plus à rencontrer l'homme John William Wall que l'écrivain Sarban et cette rencontre est plutôt intéressante. On regrettera quand même l'absence d'index (refrain connu).
Note GHOR : 2 étoiles
11:22 | 11:22 | Biographies & autobiographies | Biographies & autobiographies | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 2 étoiles, sarban | Tags : anglais, 2 étoiles, sarban